Mode d’emploi de Baz’Uriap
L’utilisation des rappels (reminders) doit obéir à certaines règles afin d’augmenter leur impact.
Tout d’abord, le concept de rappels (traduction retenue pour reminders) recouvre plusieurs réalités selon leur nature et leur support. Il peut s’agir d’alarmes, d’aide mémoire ou de document type.
– Les alarmes concernent les rappels déclenchés de manière automatique. Les exemples types sont les alarmes pour la mise à jour des vaccinations ou pour pratiquer un dépistage.
– Les aide mémoires sont des documents permettant au médecin de retrouver la conduite à tenir, au sens large, dans certaines circonstances. D’une certaine manière, le Vidal intégré dans la plupart de nos logiciels est un aide mémoire. Mais cela peut aussi concerner des critères diagnostiques, un traitement, un suivi, ce parmi d’autres.
– Le document type est un document obéissant à certaines règles précises. L’archétype en est le certificat d’hospitalisation sur demande d’un tiers, mais on peut élargir ce cadre à des documents plus variés et moins réglementé que le calendrier des migraines à remettre au patient ou un document rappelant les règles de l’automesure à domicile avec grille de remplissage incorporée.
Il convient de bien appréhender cette distinction pour ne pas tomber dans certains pièges.
– La support du rappel peut être varié et concerner aussi bien le médecin que le patient. Il peut être de papier, le carnet de santé de l’enfant en est truffé, mais aussi postal (envoi de tests hémocult aux patients éligibles dans le cadre du dépistage du cancer colo rectal), sonore (boïte à pilule) voire téléphoniqe dans certains pays.
– Nous n’aborderons ici que les rappels informatiques implémentables par le médecin lui-même.
Les quelques règles à respecter sont :
– De choisir les rappels identifiés comme étant utiles à sa pratique.
Certains domaines de votre activité ne nécessitent peut être pas de rappels. Ainsi, si vous êtes familiarisé avec la prise en charge médicamenteuse de l’HTA, il est inutile de vous construire un algorithme décisionnel en ce domaine. En revanche, il serait étonnant que vous connaissiez le bilan biologique à faire avant une chirurgie bariatrique – si, si, ça existe !- alors, si cela vous intéresse (?), faites vous une demande d’examen complémentaire type.
– De limiter le nombre d’alarmes
C’est une notion qui semble connue. Nous l’avons appelé effet « flipper », lorsque vous ouvrez un dossier patient et que des alarmes s’allument de partout, alors vous avez envie de « tilter » ! En revanche, le nombre d’aide mémoire n’est pas limitatif et semble même créer une dynamique.
– D’adapter les rappels à son outil informatique
Les logiciels patients se prêtent plus ou moins à cet exercice. En cas de forte résistance individuelle ou logicielle à cet exercice, nous vous recommandons de garder notre outil sur le bureau et de faire une recherche en temps réel.
– De noter la provenance, la date et le degré d’évidence des rappels
Un bon rappel est un rappel actualisé avec fort niveau de preuve. En ce domaine tout change assez vite.
– De garder l’esprit critique devant tout rappel !
L’exercice de la médecine n’est pas un exercice monolithique avec des recettes préétablies. La question minimale à se poser est : « est ce que ce rappel s’applique à ce patient » ?
Cette démarche nécessite un effort. Mais sans cet effort de personnalisation, ces rappels vous apparaîtront comme sanctionnant et non aidant. En revanche l’utilisation de cet outil BAZ’URIAP vous apportera pertinence et confort dans votre exercice. Il reprend les recommandations HAs concernant la médecine générale. Le développement de cet outil continue.
Jean-Christian GRALL
Dernière mise à jour : 28/04/2024 14:24:56