Les Actualités de la SFDRMG N°2 Novembre 2008.
Les Actualités de la SFDRMG
Lettre d’information mensuelle
Numéro 2. Novembre 2008
Editorial: Vous avez dit « indicateurs » ? Ne vouliez-vous pas dire « qualité des soins » ?
Je suis pleinement conscient du caractère provocateur de la formulation. Mais est-ce réellement de la provocation ? Y a-t-il une définition universellement acceptée de la qualité des soins ? Y a t-il une mesure simple de cette qualité ? De quoi parlons-nous au juste : de mesurer quelque chose, ou de porter un regard critique sur la réalité ? Nous espérons dans le meilleur des cas qu’elle est conforme aux données scientifiques actuelles, bien entendu très au-delà des données proprement « médicales », tant le « produit humain » qui est en jeu a de multiples facettes, psychologiques, sociologiques, etc. Nous acceptons dans le pire des cas les erreurs commises. Entre ces deux extrêmes les simples imperfections en tentant de réparer les unes, d’améliorer les autres…
Quel est l’enjeu ? Ce ne peut être que le malade, pas le médecin, du moins pas directement. Les inquiétudes concernant ce qui semble aujourd’hui la conception dominante de l’EPP sont internationales. La santé ne peut être « produit » d’une chaîne de montage où l’on peut identifier « préventivement » et corriger les maillons faibles au préalable déterminés sous forme de multiples indicateurs. Le malade n’est pas « client », acheteur du « produit santé », ni le médecin, « fournisseur » du dit produit. C’est peut-être, comme le pensent certains, parfois vrai. Certaines « choses » sont mesurables. Mais sont-elles réellement le reflet du soin délivré ?
Nous avons, Pierre Gallois et moi, de longues discussions sur le risque « d’enfermement » que présenteraient les échanges de pratiques entre pairs, s’il n’y avait au moins de temps à autre un regard extérieur. D’une part, le risque me paraît de bien moindre importance que celui d’un dévoiement du sens de la qualité vers des quantités mesurables. D’autre part, nous devons réfléchir, au sein des sociétés scientifiques de médecine générale, mais aussi très au-delà, sur ce qu’est un groupe de « pairs ». Il me semble que parité ne signifie pas mono-appartenance. Si l’on veut bien centrer la réflexion sur le malade et non le médecin, c’est bien du vrai malade et des vrais soins que nous devons parler, pas uniquement des « bonnes pratiques » recommandées. Cela suppose que pour parler de Mr X, les médecins concernés vont pouvoir se concerter en un temps d’évaluation assez comparable à celui des staffs hospitaliers.
Petits groupes locaux de réflexion, transparence des dossiers partagés entre intervenants considérés comme pairs (ou experts, chacun dans sa propre discipline), pertinence du choix des points de discussion essentiels par le rapporteur du dossier (s’il s’agit bien d’« indicateurs », on conçoit qu’ils ne peuvent être prédéterminés), argumentation des décisions à envisager ultérieurement avec le patient. Il me semble qu’il y a là des pistes de réflexion importantes si l’on veut faire de l’EPP une réelle démarche de qualité.
Docteur Jean-Pierre VALLEE.
Quelques écrits récents sur ces points :
Bibliomed 513–515–517–519
Journaux faxés 440–444–448
Edito « Pratiques professionnelles : la qualité peut-elle être quantité »
Qualité et santé: pour sortir de l’impasse actuelle. Série d’articles de Dominique DUPAGNE dans Médecine ici…. et là…
La participation à des congrès…
La SFDRMG aux 7e Journées Nationales de la Médecine Générale organisées par la Revue du Praticien Médecine Générale les 03 & 04 octobre à la Défense à Paris.
« La consultation annuelle de prévention pour tous les adolescents » : table ronde préparée et animée par toutes les structures partenaires de ces journées. Interventions en binômes, deux structures différentes à chaque fois, selon quatre volets : les pathologies courantes et spécifiques de l’adolescence, la prise en charge relationnelle à l’adolescence pour une consultation délicate et tranquille, l’examen physique, l’expression de l’adolescent et quelques repères pour le généraliste pour tisser des liens et faire revenir. Pour conclure présentation d’une expérimentation en Ile de France d’un entretien de santé pour les filles de 12 ans et les garçons de 13 ans. Pour en savoir plus…
« Les questions à se poser avant de prescrire » : atelier SFDRMG. Pendant cet atelier interactif il s’agissait d’analyser tous les déterminants de la prescription à partir d’une liste de questions sur les différents éléments à prendre en compte tels que motif de consultation, règles de bonne pratique, contre indications et interactions, durée, posologie, DCI, automédication possible, autres intervenants, mais aussi l’information médicale et ses sources. Pour en savoir plus…..
« Mise en pratique d’un autoquestionnaire médical ». Atelier interactif SFDRMG qui débouche directement sur un nouveau projet de recherche en médecine générale impliquant tous les participants à cet atelier. Nous y reviendrons dans un prochain numéro. Pour en savoir plus…
La Recherche…
URIAP 2. La phase 2 de l’action « Utilisation des rappels informatiques pour l’amélioration des pratiques » est dorénavant en phase opérationnelle. Un premier audit explorant 10 critères sur trois pathologies de forte prévalence pour lesquelles il existe des recommandations: insomnie, dépression et migraines, est déjà mis en œuvre auprès de médecins volontaires. Lors d’un deuxième audit un sous groupe de participants formés entre temps à l’utilisation de rappels informatiques sera comparé à un groupe témoin. L’objectif sera d’évaluer la capacité de cet outil à améliorer la prise en compte des recommandations, ainsi que la faisabilité et l’acceptabilité de la méthode. Les résultats devraient être disponibles en juin 2009.
Docteur Jean-Christian GRALL.
La Documentation…
Obésité de l’adulte. Quelle aide « médicale » ?
Médecine. Volume 4, Numéro 8, 353-7, Octobre 2008, Stratégies.
Auteur(s) : Pierre Gallois, Jean-Pierre Vallée, Yves Le Noc , Société Française de Documentation et de Recherche en Médecine Générale.
Résumé : Dans une première partie de ce dossier [1], nous envisagions l’approche difficile et complexe de ce que l’OMS qualifie maintenant « d’épidémie » mondiale. Les données épidémiologiques, même si elles sont pour l’essentiel d’origine nord-américaine, confirment la croissance linéaire de la mortalité depuis la surcharge pondérale jusqu’à l’obésité avérée.
Elles montrent surtout l’influence des facteurs sociologiques et économiques sur l’apparition et l’évolution de l’épidémie : l’approche purement « médicale » du problème s’en trouve d’autant relativisée… Nous avions souligné dans ce premier volet du dossier les deux principaux éléments à proposer : une optimisation de l’activité physique et une modification des habitudes alimentaires, à adapter à chaque patient en souffrance : ce qui suppose de la part des deux protagonistes patient et médecin une réflexion en profondeur sur la motivation, les représentations, et les conditions du changement comportemental. Se focaliser sur le seul résultat pondéral est sans doute la meilleure voie vers l’échec, en passant par tous les risques du « yoyo » trop souvent constaté. Vivre son corps autrement ? C’est une question fondamentale à laquelle il n’est pas simple de répondre.
Docteur Pierre GALLOIS.
Mots-clés : obésité, médicament, adulte, chirurgie, comportement, éducation, représentation.
Vous pouvez lire la suite de ce dossier dans le numéro d’octobre 2008 de Médecine…
Pourquoi et comment adhérer à la SFDRMG …
La documentation scientifique demeure la ressource indispensable pour la pratique. La recherche est nécessaire pour pouvoir optimiser et surtout inventer des stratégies d’implémentation des recommandations, d’amélioration des pratiques et d’évaluation, et, in fine, la qualité des soins.
La spécificité de la SFDRMG est de faire le lien entre la documentation, c’est à dire l’accès aux données publiées, et la pratique au quotidien.
Pour cela, elle développe deux axes principaux :
– les outils de la documentation en médecine Générale et en soins de premier recours,
– la recherche en soins primaires basée sur les outils de mise en œuvre des recommandations et des données issues de la recherche.
En adhérant à la SFDRMG, vous soutenez cette ambition, et vous participez aux travaux de recherche que nous mettons en œuvre.
Pour adhérer, adressez-nous un mail avec un court texte expliquant votre motivation et vos attentes, à sfdrmg.secretariat@gmail.com
Si vous ne souhaitez plus recevoir cette lettre, cliquez ici…
Société Française de Documentation et de Recherche en Médecine Générale
c/o SFDRMG – Le Méliès – 261 rue de Paris – 93556 MONTREUIL CEDEX FRANCE
Tél. +33 (0)1 43 63 80 00 – Fax 01 43 63 68 11 – Page mise à jour le 03.11.08
Internet – Courriel
Dernière mise à jour : 26/04/2024 13:21:31