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Que sait-on de la fréquence des violences conjugales en France ?
Les violences conjugales (VC) constituent un véritable enjeu de santé publique.
Le nombre de femmes âgées de 18 à 75 ans victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur ancien ou actuel « partenaire intime » au cours d’une année en France est estimé à 220 000 [1].
Dans l’Enquête Nationale sur les Violences envers les Femmes (ENVEFF) [3], réalisée en 2000, une femme sur dix était victime de VC en France [2]. Depuis 2006, la Délégation aux victimes produit l’étude nationale sur les morts violentes au sein du couple recensées sur une année civile.
En 2017, 112 000 victimes âgées de plus de 18 ans ont déposé une plainte ou une main courante auprès des services de police et de gendarmerie pour violences physiques et /ou sexuelles de la part de leur conjoint ou ex-conjoint. Les 3/4 déclarent des faits répétés, 5/10 déclarent avoir été soumises à des atteintes psychologiques, et/ou des agressions verbales. Mais moins d’une femme sur cinq déclare avoir porté plainte [3,4].
En 2018, 149 personnes sont décédées sous les coups de leur partenaire ou de leur ex-partenaire de vie (contre 151 en 2017 et 157 en 2016). Parmi ces victimes, on dénombre 121 femmes (contre 130 en 2017), et 28 hommes (contre 21 en 2017). Parmi les 109 femmes tuées par leur ex-partenaire officiel, 54 avaient été victimes de violences antérieurement. Pour les 16 hommes tués par leur ex-partenaire officielle, 11 étaient auteurs de violences [4].
L’auteur des faits est le plus souvent un homme (79,2 % des cas), ayant fait usage d’une arme (67,8 % des cas). Les faits sont, le plus souvent, commis au sein d’un domicile qu’il soit celui du couple ou de l’un des deux membres (83,2 % des cas) [4].
Toutes les régions sont concernées mais les départements les plus touchés sont le Pas de Calais, les Bouches du Rhone, le Nord et la Seine-St Denis. Les régions où la population est la plus dense dépassent le ratio de 0,2169 morts pour 100 000 habitants (Polynésie, Guyane, Martinique) [5].
Les violences entre partenaires intimes toutes causes confondues concernent globalement en France 20% de la population féminine et une femme sur deux est vraisemblablement l’objet de violences psychologiques. Elles concernent aussi dans une moindre mesure les hommes. Les enfants sont souvent des victimes collatérales.
Un décès criminel survient au sein du couple tous les deux jours et demi et une femme décède sous les coups de son partenaire ou de son ex-partenaire tous les trois jours.
Références
[3] Ministère de l’intérieur, délégation aux victimes. Morts violentes au sein du couple. Paris 2018.
Qualité de la preuve : niveau 3
Mots clés : Violence dans le couple ; homicides ; prévalence [spousal abuse ; homicides ; prevalence]