Différences entre les versions de « Chikungunya »
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La prise en charge thérapeutique est uniquement symptomatique en tenant compte de l’état clinique et des éventuelles co-morbidités : | La prise en charge thérapeutique est uniquement symptomatique en tenant compte de l’état clinique et des éventuelles co-morbidités : | ||
* Traiter la fièvre et des douleurs : | * Traiter la fièvre et des douleurs : | ||
- Anti pyrétiques et antalgiques (paracétamol – ibuprofène - naproxène) [1;2;3;4;5]. | |||
- L’aspirine est déconseillée en raison du risque hémorragique ; | - L’aspirine est déconseillée en raison du risque hémorragique ; |
Version du 2 juillet 2014 à 15:19
Quelle est la diffusion réelle de la fièvre à Chikungunya ?
La diffusion du virus du chikungunya est rapidement croissante y compris en France métropolitaine.
Le virus du chikungunya (CHIK), transmis par un arthropode, Aedes albopictus, isolé pour la première fois en 1952 en Tanzanie à la fois chez l’homme et le moustique à l’occasion d’une épidémie non distinguable cliniquement de la dengue a été observé de façon sporadique en Indonésie jusqu’en 1985. Aucun cas ne fut ensuite signalé jusqu’à une série de foyers entre 2001 et 2007, et un pic en 2003, dans les îles de l’océan indien avec au total 15 207 cas, pour la plupart dans la province de JAVA. En 2006, le tiers de la population de la Réunion était touché.
D’autres pays et d’autres continents ont progressivement été affectés à partir de cas importés par des voyageurs en provenance de l’océan indien : Gabon – USA – Italie du Nord – Norvège – Allemagne – Espagne [1].
En France, introduit pour la première fois en 2004 dans les Alpes Maritimes, la zone d’implantation est en extension constante et concerne, en juin 2014, 18 départements métropolitains dans les régions Rhône Alpe, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Corse, Languedoc-Roussillon et Aquitaine. Entre mai et juin 2014 206 cas suspects ont été signalés et 72 confirmés, contre 2 cas pour la même période en 2013. 95% de ces cas concernent des voyageurs de retour des Antilles. Aucun cas autochtone n’a actuellement été confirmé [2].
Références :
Qualité de la preuve : niveau 2.
Mots clés : Chikungunya – épidémiologie [chikungunya – epidemiology].
Quelles sont les manifestations de l’infection par le virus Chikungunya ?
L’infection due au CHIK se manifeste, à tous âges, par de la fièvre et des arthralgies touchant une ou plusieurs articulations.
Après une incubation asymptomatique courte, en moyenne de 2 à 4 jours (jusqu’à 12 jours), le début est brutal avec une fièvre de courte durée entre 38 et 39° avec frissons (100% des cas), myalgies et douleurs et gonflements articulaires invalidants (98% des cas) touchant le plus souvent les genoux, chevilles et poignets mais aussi les petites articulations des mains et des pieds. La fièvre chute généralement en 2 à 3 jours et peut être suivie d’un rebond accompagné d’une bradycardie relative [1].
Des manifestations cutanées sont possibles entre le 2e et 3e jour de la fièvre dans 40 à 50% des cas (exanthème maculo-papuleux, prurit, aphtes) ainsi que des épistaxis et gingivorragies [2, 3].
Des complications graves sont exceptionnelles : hémorragies (3%), hépatites fulminantes (2%), méningoencéphalites (1%), sur une série de 876 patients en Inde en 2006 [2].
Références :
[1] Pialoux G, Gaüzère BA, Jauréguiberry S, Strobel M. Chikungunya, an epidemic arbovirosis. Lancet Infect Dis 2007; 7:319–27.
Qualité de la preuve : niveau 2
Mots clés : Chikungunya – signes et symptômes [chikungunya – signs and symptoms].
Une confirmation biologique est-elle nécessaire ?
En termes de santé publique et de prévention de la dissémination la confirmation biologique des cas suspects est de la plus haute importance dans toute la zone métropolitaine où la présence de l’Aedes albopictus est connue [1;2].
En période épidémique avérée, en cas de forme classique, la confirmation systématique n’est plus pertinente mais peut présenter un intérêt individuel (patients atteints de co-morbidité, femmes enceintes, nouveaux nés, formes atypiques) [1,2].
Le choix du test dépend du moment par rapport aux premiers symptômes:
- Avant J5 : RT-PCR seule (transcription inverse et amplification génique par réaction de polymérisation en chaîne).
- De J5 à J7 : sérologie et PCR
- Après J7 : sérologie uniquement (IGG et IGM) + 2e sérologie de confirmation au plus tôt 10 jours après le 1er prélèvement.
Il est primordial de bien préciser la date de début des symptômes pour définir au mieux les examens à réaliser [2].
Il n’est pas licite d’attendre les résultats et la confirmation biologique pour recommander les mesures préventives de protection individuelle qui seront ensuite levées en cas de négativité [1, 3].
Références :
Qualité de la preuve : niveau 3
Mots clés : Chikungunya – diagnostic [chikungunya –diagnosis].
Quelle est la prise en charge thérapeutique ?
Il n’y a aucun traitement spécifique du CHIK.
La prise en charge thérapeutique est uniquement symptomatique en tenant compte de l’état clinique et des éventuelles co-morbidités :
- Traiter la fièvre et des douleurs :
- Anti pyrétiques et antalgiques (paracétamol – ibuprofène - naproxène) [1;2;3;4;5].
- L’aspirine est déconseillée en raison du risque hémorragique ;
- Les corticostéroïdes utilisés ponctuellement en raison des signes inflammatoires articulaires n’ont pas fait la preuve de leur efficacité ;
- La chloroquine a été proposée pour le traitement d’arthrites chroniques consécutives à l’infection au CHIK résistantes aux autres traitements. Mais son action n’est pas claire et son utilisation n’est pas justifiée [2, 3].
- Veiller à une hydratation suffisante pour compenser les pertes dues à la transpiration et aux vomissements.
- Prévenir l’infection des autres membres de son entourage le patient doit systématiquement éviter d’être en contact avec des moustiques pendant la phase virémique correspondant aux quatre premiers jours de la maladie : isolement au lit dans la journée sous une moustiquaire imprégnée [5, 6].
Il importe de ne pas attendre la confirmation du diagnostic pour la mise en Å“uvre de ces mesures [5, 6].
Références:
[4] Pialoux G, Gaüzère BA, Jauréguiberry S, Strobel M. Chikungunya, an epidemic arbovirosis. Lancet Infect Dis 2007; 7:319–27
Qualité de la preuve: niveau 3
Mots clés: Chikungunya – traitement médicamenteux [chikungunya –drug therapy].
Comment évolue la maladie ?
Les polyarthralgies sont caractéristiques de la fièvre à CHIK généralement symétriques et touchant plusieurs articulations. Elles constituent le symptôme le plus invalidant [1].
La majorité des patients ont une amélioration partielle, voire totale de leurs arthralgies 1 à 2 semaines après le début de la maladie mais, pour beaucoup, elles peuvent persister plusieurs mois voire années.
Dans une série française de 391 patients (moyenne d’âge 50,2 ans) suivis en moyenne pendant 2 ans, la probabilité de récupération complète à 1 an était de 0,39. Parmi les facteurs de meilleur pronostic étaient relevés la moindre durée de la période aiguë, le plus jeune âge et le sexe masculin. Comme facteurs défavorables, un stade de début plus aigu, l’âge et l’existence de comorbidités [2, 3].
Références:
[1] Burt FJ, Rolph MS, Rulli NE, Mahalingam S, Heise MT. Chukungunya : a re-emerging virus. Lancet 2012; 379: 662–71.
Qualité de la preuve: niveau 2.
Mots clés : Chikungunya – signes et symptômes - complications [chikungunya – signs and symptoms - complications].