Différences entre les versions de « Allaitement maternel »

De SFDRMG
Aller à la navigation Aller à la recherche
 
(Aucune différence)

Version actuelle datée du 9 novembre 2015 à 11:33

Projet collaboratif et formulaire pour poster vos questions et/ou vos commentaires

Questionswiki.jpg

Ce wiki est un projet collaboratif, auquel chacun peut apporter sa pierre, soit par les questions issues de sa pratique pour lesquelles les réponses sont incertaines ou absentes, soit par les réponses qu'il souhaite lui-même apporter.

Vous devez pour cela vous entrer votre question ou votre commentaire en utilisant notre formulaire en ligne ici...


Le conseil minimal est-il efficace ?

Toute rencontre avec une femme enceinte doit être l’occasion pour les professionnels de santé d’aborder le mode d'alimentation du nouveau-né et en particulier l’allaitement maternel. Il est recommandé d’évaluer l’expérience de la future mère, ses connaissances, ses désirs et de lui donner des informations sur les modalités de mise en oeuvre de l’allaitement. Cette information prénatale s’adresse également au futur père, celui-ci jouant un rôle de soutien de la mère. En période prénatale, l’information seule, délivrée individuellement ou en groupe, a un impact limité sur les taux d’allaitement exclusif et sur la durée de l’allaitement maternel (grade C). En revanche, des programmes structurés utilisant une approche de groupe ou individuelle, à l'hôpital ou en dehors, et s'appuyant sur l'association de plusieurs techniques éducatives (groupe de discussion, cours de préparation à l'accouchement, brochures, vidéo, manuel d’auto-apprentissage) augmentent le taux d’allaitement maternel à la naissance et, dans certains cas, sa poursuite (grade C). Des études montrent que l’action des mères ayant allaité avec succès, formées à la conduite de l'allaitement et supervisées, renforce la décision des femmes qui ont décidé d’allaiter et les aide à réaliser effectivement cet allaitement (grade C). Ce type d'intervention est recommandé. Chez les femmes de faible niveau de ressources ou appartenant à des minorités ethniques, des contacts durant la période pré et postnatale avec des mères expérimentées améliorent la mise en oeuvre et la durée de l'allaitement maternel (grade C).

Référence: ANAES. Allaitement maternel mise en oeuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant

Quelle doit être la position du bébé ?

Fichier:Position nourrisson.png
POSITION DU NOURRISSON

La bonne position du nouveau-né (face à la mère) et la prise correcte du sein par l'enfant (bouche grande ouverte et langue vers le bas) permettent une succion efficace et un transfert de lait optimal tout en prévenant les tétées douloureuses et les lésions du mamelon (figure 1). C'est un facteur déterminant de la réussite de la mise en oeuvre et de la poursuite de l'allaitement.

Le groupe de travail recommande que soient recherchées avec la mère les différentes positions dans lesquelles le bébé peut être allaité confortablement (position assise, couchée). La mère doit être entraînée à observer la succion caractéristique signifiant l'efficacité de la tétée.

Les professionnels de santé doivent vérifier la prise correcte du sein et l'efficacité de la succion lors des premières tétées.

Qualité de la preuve : accord professionnel

Référence: ANAES. Allaitement maternel mise en oeuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant

Quelle doit être la fréquence des tétées ?

Seul l’allaitement à la demande permet au nourrisson de réguler ses besoins nutritionnels.

La plupart des nourrissons allaités ont besoin de téter fréquemment, y compris la nuit (souvent davantage que les 6 à 7 tétées préconisées habituellement), d’autant que la tétée a d’autres fonctions que nutritionnelle (réconfort, plaisir, tendresse).

Il n'y a aucun avantage démontré à réduire le nombre et la durée des tétées, ni à fixer un intervalle minimum entre 2 tétées. En effet, la restriction des tétées est associée à un arrêt plus précoce de l'allaitement, à une fréquence plus élevée des douleurs des mamelons et des engorgements et au recours plus fréquent à des compléments de substituts de lait (grade C).

Il existe des écarts interindividuels dans la fréquence, la durée et la régularité des tétées. Cela rend nécessaire la proximité de l'enfant avec sa mère 24 heures sur 24.

Aucune donnée ne permet de conseiller à la mère de proposer un sein ou les deux à chaque tétée. Il est cependant important de n'offrir l'autre sein au nourrisson que lorsque celui-ci arrête de téter de lui-même, afin de prévenir un éventuel engorgement.

Qualité de la preuve : accord professionnel

Référence: ANAES. Allaitement maternel mise en oeuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant

Que faire devant une douleur du mamelon ?

Une sensibilité douloureuse est souvent inévitable au début de l'allaitement. Les douleurs et lésions des mamelons (rougeur, irritation, crevasse) sont avant tout causées par une mauvaise prise du sein entraînant une friction anormale entre le mamelon et la langue, les gencives, les lèvres ou le palais du nourrisson. Leur prévention repose sur un positionnement correct du nourrisson lors des tétées. L'observation des premières tétées et la correction de la position du nourrisson et de la mère par les professionnels de santé sont recommandées.

Une hygiène quotidienne (douche) est suffisante. Le nettoyage des mamelons avant et/ou après une tétée semble augmenter l’incidence des douleurs des mamelons et complique inutilement l’allaitement. La persistance de la douleur malgré une prise correcte du sein doit faire évoquer une pathologie, en particulier une mycose. Un examen soigneux des mamelons est recommandé avant de recourir à un traitement. En cas de lésions du mamelon, l’utilisation de topiques, de protège-mamelon et de coupelles d’allaitement a été insuffisamment évaluée pour être recommandée.

Qualité de la preuve : accord professionnel

Référence: ANAES. Allaitement maternel mise en oeuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant


Que proposer face à un engorgement du mamelon ?

Aucun traitement de l'engorgement n'a fait la preuve de son efficacité hormis l’expression du lait (manuelle ou à l'aide d'un tire-lait) qui réduit la stase lactée quand l’enfant est incapable de prendre le sein ou tète de façon inefficace. L’expression de lait doit être suivie d’une tétée par le bébé.

Qualité de la preuve : accord professionnel

Référence: ANAES. Allaitement maternel mise en oeuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant

Que faire devant une lymphangite ?

La mastite (terme utilisé dans les publications internationales) est une inflammation du sein qui peut éventuellement évoluer vers une infection. Les signes cliniques sont habituellement unilatéraux, allant de la simple inflammation localisée d’un segment du sein avec rougeur, douleur et augmentation de la chaleur locale à un aspect beaucoup plus sévère de cellulite avec peau d’orange. Le quadrant supéro-externe du sein est le plus souvent atteint. Ces signes locaux peuvent précéder ou s’associer à des signes généraux (fièvre ou symptômes pseudo-grippaux). L'engorgement, les crevasses, les lésions du mamelon sont des facteurs de risque de mastite.

Le traitement repose sur : - la recherche des facteurs favorisants, l'observation d'une tétée et l'évaluation de la pratique de l'allaitement ;

- l'écoulement efficace du lait maternel par la poursuite de l'allaitement en optimisant le drainage du sein (tétées sans restriction de durée et de fréquence) et l’extraction du lait, surtout du côté atteint ; il n’y a aucun risque pour un nourrisson sain. Si la tétée est trop douloureuse, l’expression du lait (manuelle ou avec un tire- lait) est indispensable.

Suspendre l’allaitement expose au développement d’un abcès du sein. Le traitement antibiotique est indiqué :

– en cas de mastite infectieuse (confirmée si possible par une mise en culture du la it et réalisation d'un antibiogramme) ou

– si les symptômes sont graves d'emblée ou

– si une lésion du mamelon est visible ou

– si les symptômes ne s'améliorent pas en 12 à 24 heures.

Si possible, le lait sera mis en culture pour affirmer le diagnostic et réaliser un antibiogramme. L'antibiotique prescrit sera compatible avec l'allaitement maternel. Le traitement symptomatique repose sur l'application de chaud ou de froid sur le sein, qui peut être utilisée si elle procure un soulagement à la mère, et sur le repos. Les mères doivent être prévenues de l'éventuelle survenue d'une mastite et de la manière d'y faire face. La conduite à tenir en cas de mastite doit leur être expliquée.

Qualité de la preuve : accord professionnel

Référence: ANAES. Allaitement maternel mise en oeuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant


Comment soutenir l'allaitement maternel dans sa durée ?

Toute forme de soutien proposé à la sortie de la maternité diminue le risque d'arrêt de l'allaitement exclusif avant 6 mois (grade B). Parmi les stratégies de soutien, le contact individuel, fondé sur des conseils appropriés et des encouragements, avec un professionnel formé au suivi de l’allaitement (en complément de soins habituels après la naissance) apporte un bénéfice supérieur aux contacts répétés par téléphone dans les pays où existe déjà un programme de soutien organisé combinant plusieurs actions (grade B). Les interventions postnatales associées à un contact avant la naissance n'apportent pas un bénéfice supérieur au soutien postnatal seul (grade B).

Référence: ANAES. Allaitement maternel mise en oeuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant


Que peut-on conseiller pour l'alimentation de la maman ,

Les principes d’une nutrition saine, variée et équilibrée recommandée durant la grossesse s’appliquent également durant toute la durée de l’allaitement maternel.

Aucune règle alimentaire spécifique n’est justifiée ni interdite, y compris pour la quantité d’eau bue quotidiennement, à l’exception de la caféine et de l’alcool. La caféine diffuse dans le lait maternel. Son métabolisme étant lent chez le nouveau- né, la consommation de café (ou boissons riches en caféine) doit être modérée (2-3 tasses par jour. La concentration d’alcool dans le lait maternel est voisine de celle du sérum. La consommation d'alcool est donc déconseillée. Si la consommation d’alcool est occasionnelle, elle doit être modérée (1 à 2 verres).

Les effets bénéfiques de l’allaitement maternel sont largement supérieurs aux éventuels effets des dioxines qui passent dans le lait maternel. Les données existantes montrent que l’exposition du nouveau-né allaité au sein reste inférieure aux valeurs recommandées par l’OMS pour assurer la protection à long terme de la santé des personnes. Il est conseillé à la mère de réduire sa consommation de matières grasses d’origine animale et d’éviter une perte de poids trop rapide afin de minimiser le risque d’exposition du nourrisson aux dioxines.

Qualité de la preuve : accord professionnel

Référence: ANAES. Allaitement maternel mise en oeuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant

Quelle contraception utiliser chez une femme allaitante ?

La méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée (MAMA) est une méthode naturelle pendant les 6 premiers mois ou au moins jusqu’au retour de couches. Elle suppose un allaitement exclusif à la demande jour et nuit et la persistance d’une aménorrhée, les tétées entretenant l’hyperprolactinémie. Dans ces conditions, le taux de grossesses observé pour un allaitement de 6 mois est inférieur à 2 %. Si les conditions de la MAMA ne sont pas respectées ou si la femme le souhaite, il faut conseiller une autre contraception (consultation postnatale conseillée dans les 6 premières semaines du post-partum). Si ce choix se porte sur une contraception hormonale, celle-ci ne doit pas être débutée avant la sixième semaine du post-partum. Les oestroprogestatifs ne sont pas recommandés car ils pourraient réduire la production de lait. Les microprogestatifs, les progestatifs injectables et les implants progestatifs peuvent être utilisés sans inconvénients ni pour l’allaitement, ni pour le nouveau-né. Toutefois la contraception hormonale ne doit pas être débutée avant l'installation de la lactogenèse de stade II (montée laiteuse). Les progestatifs ne seront pas utilisés avant la sixième semaine du post-partum. La pose d’un dispositif intra- utérin est possible, sans risque particulier, dès la quatrième semaine du post-partum, même en l’absence de retour de couches. Les préservatifs ou les spermicides peuvent être utilisés en sachant que leur efficacité contraceptive est moindre.

Qualité de la preuve : accord professionnel

Référence: ANAES. Allaitement maternel mise en oeuvre et poursuite dans les 6 premiers mois de vie de l’enfant


Quelle est la durée du congé d'allaitement ?

Il n'existe pas de "congé maternel" au sens réglementaire du terme, donc pas de durée de ce congé. Le seul qui existe est le congé dit pathologique qui ne correspond effectivement pas à l'allaitement.

Le code de la sécurité sociale ne prévoit pas de congé maternité spécifique à l'allaitement. Ainsi, si la mère allaite son enfant, son congé postnatal ne pourra pas être prolongé. Ce sont les conventions collectives qui peuvent, éventuellement, prévoir ce type de dispositions.

À noter : l'allaitement est autorisé sur le lieu de travail et pendant le temps de travail. Le code du travail (article L.1225-30) prévoit notamment que, pendant un an à compter du jour de la naissance, la mère peut disposer d'une heure par jour durant ses heures de travail pour allaiter son enfant.

Référence : Assurance maladie. Le congé maternité. Allaitement de l’enfant