Alimentation des personnes âgées
Quels sont les apports nutritionnels nécessaires chez les personnes âgées (PA)?
Les personnes âgées sont à risque de malnutrition du fait de la réduction d’activité et de la baisse d’appétit. Les besoins énergétiques correspondent à la quantité d’énergie nécessaire pour maintenir un poids et une composition corporelle et une activité physique compatibles avec une autonomie fonctionnelle et un bon état de santé à long terme.
La réduction progressive d’activité s’accompagne de modifications de la composition corporelle. Après 70 ans la masse musculaire squelettique diminue d’environ 1% / an (sarcopénie) faisant place à une augmentation de la masse grasse. Les sujets obèses ne sont pas à l’abri du fait d’un rapport masse maigre / masse grasse défavorable encore aggravé par des régimes restrictifs [1-3].
Les apports alimentaires décroissent. Même en bonne santé, pour des raisons multiples qui ne sont pas toutes élucidées, les PA ont une sensation d’appétit à jeun inférieure à celle de sujets plus jeunes et, après un repas standard, la sensation de satiété est plus rapide et plus grande (anorexie physiologique). Le risque de malnutrition protéino-énergétique qui en découle est un critère causal central de plus grande vulnérabilité [3].
Les besoins énergétiques des PA sont compris entre 30 et 40 kcal/kg/j, en fonction du statut nutritionnel, de la corpulence et du niveau d’activité physique [4]. Mais peu d’études sont disponibles.
Les besoins en protéines des PA en bonne santé sont controversés. Un apport minimum de protéines de 0,80 g à 1,20 g / kg /jour est nécessaire pour éviter la perte de masse maigre [4].
L’hypovitaminose D, outre les différentes pathologies associées, interfère chez les PA avec le déficit musculaire pour diminuer les performances physiques et aggraver les risques de chutes [5-7].
Les déficits en vitamine B12 et folates (contenus entre autres dans le jus d’orange, les légumes à feuilles vert foncé, les arachides, les fraises, les haricots secs et les pois, les asperges) peuvent être cause d’anémies, neuropathies, glossites et augmentation du risque de pathologies cardio-vasculaires [5].
Vitamines B. Les données concernant la relation entre les vitamines B et le risque de déclin cognitif ne sont pas concluantes [2].
Liquides et électrolytes. L’évolution de la fonction rénale a pour conséquence une altération de l’équilibre hydro-électrolytique avec réduction de la sensation de soif et de la capacité d’élimination sans compter les effets indésirables de médicaments, notamment les diurétiques. Les apports provenant de l’alimentation et de la boisson doivent compenser les pertes quotidiennes pour prévenir la déshydratation [5].
Les apports alimentaires des PA n’ont pas de raison d’être très différents de ceux des personnes plus jeunes [8,9]. Elles doivent être encouragées à avoir une alimentation équilibrée et variée, riche en fruits, légumes, céréales et contenant des doses adéquates de calcium et vitamine D. Elles doivent en outre avoir une activité physique adaptée, tout en insistant sur la notion de qualité de vie et le fait que l’alimentation doit rester un plaisir.
Références :
[2] Inzitari M, Doets E, Bartali B, Benetou V, Di Bari M, Visser M, and al. Association of gerontology and geriatrics (IAGG) task force for nutrition in the elderly. Nutrition in the age-related disablement process. J Nutr Health Aging. 2011 Aug;15(8):599-604.
[4] Afssa. Apport en protéines : consommation, qualité, besoins et recommandations. 2007.
[7] Bischoff-Ferrari HA, Dawson-Hughes B, Willett WC, Staehelin HB, Bazemore MG, Zee RY, Wong JB. Effect of Vitamin D on Falls : A Meta-analysis. JAMA 2004; 291 ;(16) : 1999-2006.
[9] Gariballa S. Nutrition and older people:
special considerations relating to nutrition and ageing. Clin Med 2004;4:411–4
Qualité de la preuve : niveau 4.
Mots clés : personne âgée – besoins nutritionnels [elderly – nutritional requirements]