Troubles psycho-sociaux et travail
Quelle est la réalité des répercussions du travail sur la santé mentale ?
Toutes les données épidémiologiques disponibles permettent de considérer qu’il existe des associations importantes entre des expositions professionnelles à caractère psycho-social et la santé mentale et nombre d’études s’accordent sur la nature causale de ces liens[1].
Selon l’agence européenne pour la santé et la sécurité au travail (EU-OSHA) 28% ses travailleurs européens seraient exposés à au moins un facteur susceptible d’affecter de manière défavorable leur bien être mental. 50 à 60% des journées de travail perdues en Europe ont un lien avec le stress au travail [2].
Dans le programme SAMOTRACE [3], système de surveillance épidémiologique dédié aux problèmes de santé mentale au travail, sur un échantillon de 6056 salariés tirés au sort, occupant leur emploi depuis plus de 6 mois et couvrant un large ensemble de professions, moyenne d’âge 41 ans, la prévalence du mal être est de 24% chez les hommes et 37% chez les femmes.
Selon les résultats de l’enquête SUMER (Surveillance médicale des expositions aux risques professionnels) pilotée depuis 1987 par le Ministère du Travail un salarié sur quatre estime avoir par le passé subi au moins une fois un comportement hostile dans le cadre de son travail et 17% estiment en subir dans leur emploi actuel : comportements méprisants (ridiculisation en public, propos désobligeants), non reconnaissance du travail (critiques injustes, charges inutiles ou dégradantes, sabotage), atteintes à caractère dégradant touchant à la dignité, agressions physique ou verbales, surtout chez les postiers, employés de banque, agents de sécurité ou professionnels de santé.
Les femmes déclarent un peu plus souvent faire face à des comportements hostiles ou méprisants [4].
Références:
Qualité de la preuve: niveau 3 (données observationnelles)
Mots clés: Santé au travail - troubles psycho sociaux [Occupational Health - psychosocial factors]