Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP)
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Quelles sont les indications des différents IPP ?
La HAS rappelait en 2009 dans une fiche de Bon Usage du Médicament [1] les indications des IPP : traitement du reflux gastro-œsophagien (RGO) et de l’œsophagite par RGO, prévention et traitement des lésions gastroduodénales dues aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) chez les patients à risque, éradication d’Helicobacter pylori et traitement des ulcères gastroduodénaux
Reflux gastro-œsophagien et œsophagite par reflux
- Reflux gastro-œsophagien (RGO) sans œsophagite
Traitement symptomatique à court terme (2 à 6 semaines) ou à long terme (entretien en cas de rechutes fréquentes ou précoces à l’arrêt du traitement) : il n’a pas été mis en évidence de différence d’efficacité entre les IPP.
- Cicatrisation de l’œsophagite par RGO
Il n’y a pas en général de différence d’efficacité entre les différents IPP.
- Traitement d’entretien et prévention des récidives de l’œsophagite par RGO
Après 6 mois de traitement, il n’y a pas en général de différence d’efficacité entre les IPP.
Lésions gastroduodénales dues aux AINS
- Prévention et traitement des lésions digestives hautes induites par les AINS
Il n’a pas été mis en évidence de différence d’efficacité entre les IPP.
- Prévention des lésions gastroduodénales dues aux AINS chez les sujets à risque
Patients sous AINS de plus de 65 ans, ou ayant des antécédents d'ulcère gastroduodénal, ou traités par antiagrégant plaquettaire, anticoagulant ou corticoïde.
Cette prévention doit être arrêtée en même temps que le traitement par AINS.
- Lésions gastroduodénales dues aux AINS
Traitement des patients pour lesquels un traitement par AINS doit être poursuivi.
Ulcère gastrique et duodénal
En association à une antibiothérapie appropriée, en cas de maladie ulcéreuse gastroduodénale avec infection par H. pylori.
Dans la trithérapie de l’ulcère gastroduodénal associé à Helicobacter pylori,il n’a pas en général été montré de différence d’efficacité entre les IPP en termes d’éradication d’H. pylori.
Dans une étude sur l’éradication d’H. pylori, l’ésoméprazole (40 mg/j) a été plus efficace que le pantoprazole (40 mg/j), mais non différent de l’oméprazole (20 mg/j) ou du rabéprazole (40 mg/j).
- Ulcère gastrique ou duodénal évolutif sans infection à Helicobacter pylori,
Il n’a pas été mis en évidence de différence d’efficacité entre les différents IPP.
- Traitement d’entretien (au long cours) de l’ulcère duodénal
L’Oméprazole est le seul à avoir l’AMM dans cette indication chez les patients non infectés par H. pylori, ou chez qui l’éradication n’a pas été possible, après échec d’un traitement par anti-H2.
Un nombre important de prescriptions d’IPP sont faites dans des situations cliniques hors AMM. En l’état actuel des connaissances, ces prescriptions sont injustifiées, notamment dans la dyspepsie fonctionnelle (sauf si un RGO est associé) ; la prévention des lésions gastroduodénales dues aux AINS utilisés dans le cadre d’affections aiguës chez des patients non à risque (moins de 65 ans, sans antécédent ulcéreux et n’étant traités ni par antiagrégant plaquettaire, ni par anticoagulant, ni par corticoïde).
Références
[1] HAS. Les inhibiteurs de la pompe à protons chez l’adulte 2009.
Qualité de la preuve : niveau 3
Mots clés : inhibiteurs de la pompe à protons ; utilisation [proton pump inhibitors ; utilization].