Ostéoporose: Facteurs de risque - Diagnostic
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Facteurs de risque
Comment évolue la masse osseuse avec l'âge?
La masse osseuse augmente rapidement pendant la croissance jusqu’à atteindre un pic, la masse osseuse maximale.
– Chez l’homme elle se maintient en général à son maximum environ 20 ans chez l’homme, puis diminue de 0,5 à 1 % par an.
– Chez la femme, la décroissance de la masse osseuse commence quelques années avant la ménopause et se poursuit au rythme de 1 à 2 % par an durant 8 à 10 ans, puis ralentit jusqu’à ce que son rythme soit le même que chez l’homme. Elle s’accroît avec l’âge.
Selon des estimations épidémiologiques prudentes, le risque à venir de fracture ostéoporotique (hanche, vertèbre, ou poignet) est à 50 ans de 40% chez la femme et de 13% chez l’homme.
Quels sont les facteurs de risque d’ostéoporose?
L’ostéoporose liée à l’âge est la plus fréquente.
Autres facteurs de risque « physiologiques » :
– sexe féminin,
– génétique (antécédents familiaux d’ostéoporose),
– inactivité physique,
– faible poids et un faible indice de masse corporelle (IMC),
– ménopause.
Pathologies favorisant l’ostéoporose :
– affections endocriniennes (hyperparathyroïdie, hyperthyroïdie, hypercorticisme, hypogonadisme),
– ostéogenèse imparfaite,
– certains traitements, notamment une corticothérapie prolongée par voie orale.
Autres facteurs:
– une carence vitaminocalcique,
– le tabagisme,
– l’alcoolisme,
Référence: HAS. Prévention, diagnostic et traitement de l’ostéoporose. Note de synthèse Juillet 2006.
Mots clés: ostéoporose – diagnostic – facteurs de risque
Qualité de la preuve : niveau 3.
Peut-on prévenir l’ostéoporose ?
Certains facteurs de risque d’ostéoporose ne sont pas modifiables : âge, sexe féminin, génétique (antécédents familiaux d’ostéoporose)
Mais il est possible d’agir sur beaucoup d’autres, essentiellement par l’observation de règles d’hygiène de vie.
- 1/ L’exercice physique a une action bénéfique sur la densité minérale osseuse.
- chez l’enfant et l’adolescent, il joue un rôle prépondérant dans l’établissement du pic de masse osseuse ;
- chez la femme ménopausée, l’exercice ralentit la diminution de la masse osseuse, et ce bénéfice persiste même si la femme abandonne cette activité ;
- chez le sujet âgé, en plus du bénéfice pour la masse osseuse, l’exercice entretient la musculature et l’équilibre et diminue le risque de chute et de fracture.
- Avec quelle intensité : tout âge, environ 1 heure 3 fois par semaine en charge (Afssaps) ou 30 minutes de marche / jour (INPES).
- 2/Apport vitaminocalcique
- chez le sujet jeune dans la période de constitution de la masse osseuse un apport suffisant en calcium et vitamine D doit être assuré. L’INPES recommande trois produits laitiers par jour, en sachant qu’il est possible de trouver du calcium dans des eaux minérales en cas de rejet ou d’intolérance au lait.
- chez l’adulte ou le sujet âgé, un apport calcique alimentaire du même ordre est en général suffisant. Une supplémentation en calcium est nécessaire en cas de carence. Elle est inutile chez les sujets non carencés. Selon les données scientifiques les plus récentes, l’agence américaine USPSTF vient même de recommander de ne pas supplémenter en calcium et vitamine D les femmes ménopausées non institutionnalisées en prévention primaire des fractures ostéoporotiques.
- le plus souvent, dans la population générale, il n’y a pas de carence d’apport calcique, mais une carence en vitamine D. C’est particulièrement vrai chez les sujets âgés, d’autant plus chez ceux qui ne bénéficient que d’une faible exposition solaire. Une supplémentation en vitamine D est donc souvent utile sur ce terrain, en tout cas chez les sujets vivant en institution.
- 3/ Lutte contre la tabagisme et l’alcoolisme.Le tabagisme et l’alcoolisme sont corrélés avec une diminution de la densité minérale osseuse (DMO). Les seuils de risque de fracture ne sont pas connus. Le sevrage a pour effet une réduction du risque
- 4/ Maintient d’un poids et d’un IMC normaux.Un faible poids et un faible IMC sont corrélés à une augmentation du risque d’ostéoporose et de fracture. Les seuils ne sont pas connus. Une correction permet de réduire le risque.
Références:
- Chung M, Lee J, Terasawa T, Lau J, Trikalinos TA. Vitamin D With or Without Calcium Supplementation for Prevention of Cancer and Fractures: An Updated Meta-analysis for the U.S. Preventive Services Task Force. Ann Intern Med. 2011;155:827-38.
Mots clés: ostéoporose – dépistage.
Qualité de la preuve : Niveau 1 pour l’exercice physique et les suppléments en vitamine D et calcium, niveau 2 pour les autres facteurs.
Diagnostic
Faut-il dépister l’ostéoporose ?
Il faut tenir compte des situations à risque. Aucune étude n’a démontré l’intérêt d’un dépistage de l’ostéoporose en soi en population générale.
L’US Preventive Task Force (USPTF) recommande le dépistage de l’ostéoporose à partir de 65 ans chez toutes les femmes et à partir de 60 ans en fonction de critères cliniques (Grade B).
Avant 60 ans, il n’a aucun intérêt à titre systématique, en l’absence de facteurs de risques cliniquement décelables et doit rester individualisé.
Références:
Mots clés: ostéoporose – dépistage.
Qualité de la preuve : niveau 2
Quand demander une ostéodensitométrie?
Bien que reflet imparfait de la réalité de la fragilité osseuse, la mesure de la densité minérale osseuse (DMO) permet une approche quantifiée du risque en cas de tableau clinique évocateur d'ostéoporose.
Quel que soit le contexte elle n’est indiquée que si le résultat de l’examen peut a priori conduire à une modification de la prise en charge du patient.
Devant un tableau clinique évocateur d’ostéoporose, quel que soit l'âge et le sexe la démarche diagnostique comporte d’abord la recherche par l’interrogatoire et l’examen clinique :
– de facteurs de risques de l’ostéoporose ou de ses complications
– d’autres causes d'ostéopathies (en particulier métaboliques et malignes) justifiant la réalisation d’examens complémentaires appropriés et des traitements adaptés.
- Indications supplémentaires spécifiques chez la femme ménopausée
D’autres facteurs de risque de DMO basse et/ou de fracture existent, comme l’âge, le poids, le tabagisme ou l’alcoolisme, mais ils ne peuvent pas aujourd’hui faire partie des indications d’une ostéodensitométrie, car les seuils à partir desquels le risque de fracture est significatif ne sont pas connus.
1) Indications valables quel que soit l’âge ou le sexe (population générale)
Affection ou traitement inducteur d’ostéoporose :
- Corticothérapie systémique en cours prescrite pour une durée d’au moins 3 mois consécutifs à une dose ≥ 7,5 mg/jour d’équivalent prednisone (de préférence au début de traitement).
- Antécédent documenté d’hypogonadisme prolongé (incluant l’androgénoprivation ou l’estrogénoprivation chirurgicale [orchidectomie, ovariectomie] ou médicamenteuse [traitement prolongé par un agoniste de la GnRH]), hyperthyroïdie évolutive non traitée, hypercorticisme, hyperparathyroïdie primitive, ostéogénèse imparfaite.
Signes d’ostéoporose
- Découverte ou confirmation radiologique d’une fracture vertébrale sans contexte traumatique ni tumoral évident
- Antécédent personnel de fracture périphérique de fragilité à l’exclusion des fractures du crâne, des orteils, des doigts ou du rachis cervical
2) Indications supplémentaires spécifiques à la femme ménopausée.
- Antécédent de corticothérapie systémique prescrite pour une durée d’au moins 3 mois consécutifs à une doses ≥ 7,5 mg/jour d’équivalent prednisone.
- Indice de masse corporelle (IMC) < 19
- Antécédent de fracture du col fémoral sans traumatisme majeur chez un parent au premier degré.
- Ménopause avant 40 ans, quelle qu’en soit la cause.
Références:
Mots clés : Ostéoporose – diagnostic - densitométrie
Qualité de la preuve = niveaux 3 et 4
Bibliomed
Médecine
B-REvES
Y a t'il un risque ostéoporotique lors de la prise répétée de corticoïdes en cures courtes ?